الوقائـع بريـس
ACCORDS UE-MAROC
La machine judiciaire européenne en contradiction avec le
dossier politique Onusien
Latifa Ait-Baala
Ce 27 février 2018, la Cour
européenne de justice a rendu son arrêt dans le cadre de l’affaire (Affaire C-
266/16)
suite à une demande de décisions préjudicielle de la High Court of Justice
(England & Wales Queen’s, Bench Division, Administrative Court), saisie par
Western Sahara Campaign UK, un lobby pro-polisario.
La CEJ suit les conclusions
rendues le 10 janvier 2018 par l’Avocat Général Melchior Wathelet, (ex-ministre
CDH belge), en ce qui concerne l’application territoriale des accords de pêche
mais n’invalide pas les actes de l’Union relatifs à leur conclusion et à leur
mise en œuvre.
En effet, la CEJ conclue que ni
l’accord de partenariat dans le secteur de la pêche entre la Communauté
européenne et le Royaume du Maroc, ni le protocole fixant la possibilité de
pêche et la contrepartie financière prévue par l’accord de partenariat entre
l’UE et le Maroc ne sont applicables aux eaux adjacentes du Sahara.
Cet arrêt vient conforter celui
du 21 décembre 2016 pour lequel la CEJ avait également suivi les conclusions de
l’Avocat général Melchior Whatelet, dans un litige opposant le Front Polisario
au Conseil de l’Union européenne. La CEJ avait statué que les accords
d’association et de libéralisation conclus entre l’Union et le Maroc n’étaient
pas applicables aux territoires du Sahara. Pour rappel, WSC avait introduit
deux recours connexes par lesquels elle contestait la légalité de l’accord
euro-méditerranéen établissant une association entre les Communautés
européennes et leurs États membres, d’une part, et le Royaume du Maroc sur le
principe du traitement tarifaire préférentiel accordé aux produits originaires
du Sahara et contestait la possibilité offerte au ministre de délivrer des
licences pour pêcher dans les eaux adjacentes au Sahara. Il est regrettable que
la CEJ n’ait pas pris en considération les éléments objectifs liés au principe
fondamental de la primauté des intérêts de la population stipulé dans l’article
73 de la Charte des Nations-Unies, s’alignant sur les conclusions de l’Avocat
général. Par ailleurs, aucun intérêt n’a été manifestement accordé aux
conclusions du rapport indépendant commandité par la Commission européenne
intitulé «"Evaluation
rétrospective et prospective du Protocole à l’accord de partenariat dans le
domaine de la pêche durable entre l’Union européenne et le Royaume du Maroc". Ce rapport est pourtant une analyse
objective et détaillée quant à l’impact positif de l’accord de partenariat pour
l’Union Européenne et le Maroc et, en particulier pour les populations du
Sahara.
Il est curieux de constater que
l’Avocat général estime que "le
fait que 80 % des projets qui bénéficient de ces 54 millions d’euros se situent
au Sahara occidental ne veut rien dire en soi."
! Il accorde manifestement plus d’importance à une ONG qu’il qualifie
d’indépendante dans ses conclusions, qui est pourtant un bras armé du polisario
et rejette d’un revers de main l’analyse objective d’une étude indépendante
commanditée par la Commission européenne. Un deux poids, deux mesures sur fond
de convictions politiques et non juridiques. L’arrêt de la CEJ n’ébranle pas le
partenariat stratégique UE-Maroc, fondamental pour les deux rives de la
Méditerranée à bien des égards. Il arrive à un moment important, celui du
renouvellement du protocole en question parvenant à expiration en juillet 2018.
Le Conseil de l’UE vient de donner mandat à la Commission européenne pour entamer
les négociations. L’UE et le Maroc vont devoir s’ingénier à sécuriser leurs
relations en écartant tout parasitage potentiel. La formule devra être
suffisamment judicieuse pour que cesse l’instrumentalisation du monde
judiciaire à des fins politiques !
Préside Centre
Euroméditerranéen
pour la Coopération et la Diplomatie Citoyenne
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